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Message par Admin Sam 22 Nov - 21:58

Le caractère du chien

L’amour et l’intuition, bien qu’indispensables, ne suffisent pas pour orienter le comportement du chien dans la direction souhaitée. Des connaissances et des stratégies voulues en font aussi partie et ouvrent de nouvelles perspectives très prometteuses. Cela ne va pas non plus sans une certaine fermeté et l’autodiscipline, surtout en ce qui concerne la sélection des animaux d’élevage. Dans ce dernier domaine, les possibilités sont encore loin d’avoir été épuisées. Cette analyse de la situation ne doit pas être comprise comme une critique : elle signifie que nous pouvons élever et éduquer des chiens encore meilleurs que jusqu’ici et ce devrait être un stimulus pour activité gratifiante.
Les facteurs suivants influent de manière importante sur le caractère du chien :

1/Domestication
2/Génétique et sélection
3/Influence du sexe et de la castration
4/Influences de l’environnement sur le développement du chiot
5/Processus d’apprentissage et entraînement
6/Âge



Domestication

L’histoire de la domestication du chien est spéculative. Mais nous avons tout de même appris un certain nombre de choses d’études de cultures élevant (ou plutôt gardant) encore des chiens de manière originelle. On admet aujourd’hui que des chiens se sont séparés des loups il y a très longtemps (peut-être déjà il y a 140’000 ans) et qu’ils se sont volontairement rapprochés des agglomérations humaines où ils se nourrissaient des détritus qu’ils trouvaient. Ce faisant, les chiens plus dociles et moins craintifs étaient avantagés, se rapprochant plus rapidement et plus près des hommes et des agglomérations que les chiens craintifs. Raison pour laquelle ils ont été sélectionnés de manière tout à fait inconsciente en fonction de leur docilité.
Une telle sélection a été effectuée en Russie avec des renards. L’intéressant de cette étude a été de constater qu’au fil des sélections en fonction de la docilité sont aussi apparus des signes physiques de domestication tels qu’oreilles pendantes, queues en tire-bouchon et panachure. En outre – et c’est une chose très importante si l’on veut comprendre le caractère du chien – le comportement des renards apprivoisés est resté au stade des renardeaux, même chez les adultes. Nos chiens, sélectionnés sur la base de leur docilité, restent toujours des chiots comparativement à leurs proches cousins les loups : même quand ils sont adultes, ils adorent jouer, apprécient le contact physique, montrent beaucoup plus souvent des signes de soumission et aboient – pour ne citer que quelques exemples. De plus, la plupart des races (à l’exception peut-être des terriers) n’ont qu’un comportement rudimentaire de prédateur. Et heureusement car un loup adulte n’est pas un bon camarade de jeu pour les enfants !

A ce propos, précisons que si l’homme a joué un rôle dans la domestication du chien, ce dernier a aussi influencé le développement de l’humanité. A l’origine, l’homo sapiens était, en effet, un être encore beaucoup plus agressif et intolérant qu’aujourd’hui ! Or les humains qui étaient moins agressifs et plus tolérants vis-à-vis des chiens avaient un avantage. Ils utilisaient les chiens (qui, au contraire du loup, aboient encore souvent même à l’âge adulte) comme signal d’alarme quand un danger approchait. Raison pour laquelle les chiens ont sélectionné les humains en fonction de leur tolérance et docilité. C’est ainsi que chiens et humains se sont développés en interaction et interdépendance durant une très longue période ; un fait que l’on devrait sans cesse remémorer aux politiciens hostiles aux chiens.
Une autre étape importante de l’intégration du chien dans la société humaine a eu lieu il y a environ 12'000 à 14’000 ans quand le chien a été accepté comme véritable compagnon de l’homme adulte et de ses enfants. On a ainsi découvert une tombe dans laquelle le défunt avait été enterré en tenant un chiot dans ses bras.
De nos jours et dans notre culture, le chien est le compagnon idéal de l’homme et fait partie de la famille. Des personnes éprouvent le besoin de partager leur nourriture avec le chien, de l’avoir sur leur lit durant la nuit, de lui faire la conversation, etc., couvrant ainsi nombre de leurs besoins sociaux et émotionnels, souvent laissés pour compte dans notre société, par la relation qu’elles entretiennent avec leur chien. Les chiens réagissent très bien à la gestuelle des humains, ressentent leur état émotionnel et y réagissent en conséquence. Cette fonction primaire du chien doit toujours prévaloir dans l’élevage canin.

Génétique et sélection

Les influences génétiques sur le caractère du chien ont depuis longtemps déjà été documentées par Scott et Fuller et plus récemment surtout par des scientifiques suédois. Ces études ont clairement montré que différents comportements sont influencés par un ou plusieurs gènes, qu’il existe de grandes différences comportementales génétiquement conditionnées entre les races et même de grandes différences génétiques individuelles au sein d’une même race.
Les chercheurs suédois ont noté quantité de comportements canins différents et ont remarqué qu’ils variaient au sein de groupes (un exemple tout simple : des comportements d’évitement vont généralement de pair avec la queue entre les jambes). Ils ont ainsi pu définir quatre traits de caractère, à savoir l’enjouement/la curiosité, l’intrépidité, l’instinct de rapporter (un élément du comportement de prédateur) ainsi que l’agressivité sociale. Les trois premiers varient peu entre eux et peuvent par conséquent être regroupés dans une dimension générique de caractère «courage↔crainte». L’agressivité varie séparément des autres traits de caractère.
Le plus important pour nous est de savoir que ces traits de caractère sont fortement déterminés génétiquement et qu’il peut par conséquent y avoir de grosses variations, également au sein d’une même race. Raison pour laquelle il vaut la peine de mettre l’accent sur la sélection génétique en fonction du comportement – si la sélection est rigoureuse, on peut s’attendre à un rapide progrès dans l’élevage.
De nos jours, la tendance consiste malheureusement plutôt à sélectionner une race presque uniquement en fonction de son apparence. Ce faisant, on a constaté que les descendants d’élevages où l’on sélectionne les chiens en fonction de leur apparence engendrent, certes, des animaux moins agressifs mais plus craintifs de choses, d’êtres humains et d’autres chiens, moins enjoués et moins curieux. La sociabilité et l’enjouement sont cependant précisément des caractéristiques très importantes pour un chien familial. De par la dimension de caractère «courage↔crainte», ce sont donc des chiens très loin de ce que l’on souhaite pour un chien familial.
Inversement, on a découvert que des races appréciant le contact social et enjouées font de bons chiens familiaux. Ce ne sont toutefois pas les races les plus populaires car le choix que fait un acheteur est la plupart du temps fonction de l’image qu’a un chien – dans des romans ou des films – et non de son comportement.

Influence du sexe et de la castration

Le fœtus mâle produit de la testostérone pendant très peu de temps juste avant la naissance. Cette hormone sexuelle a une influence décisive sur le développement du cerveau : elle le déféminise (ce que l’on remarque, p. ex., au fait que le comportement sexuel du mâle n’est pas cyclique comme celui de la femelle) et le masculinise. Cela prédestine le mâle à adopter un comportement de mâle tel qu’agresser d’autres mâles, lever la patte pour uriner et marquer, rôder et se comporter sexuellement en mâle. La castration ne peut pas totalement inhiber ces caractéristiques et n’a, dans certains cas isolés, pas d’influence notable sur le comportement. En outre, une castration avant la puberté ne peut pas non plus complètement empêcher ce genre de comportements. Ils apparaissent généralement jusqu’à un certain point à l’âge normal de la puberté.

Influence de l'environnement sur le développement du chiot

Afin de pouvoir évaluer l’importance des influences de l’environnement sur l’évolution comportementale de chiots, il faut savoir que le système nerveux, y compris des organes sensoriels tels que les yeux et les oreilles, ne se développe qu’en réaction aux influences extérieures. Certaines parties dudit système nerveux n’évoluent pas si elles ne sont pas stimulées et ne peuvent plus être développées au terme des phases sensibles, c.-à-d. chez un chien après environ 4 mois, même si le chien se trouve alors dans un environnement respectueux de l’espèce.
L’environnement influence le chiot déjà avant sa naissance. L’alimentation et l’apport d’oxygène sont importants pour son développement et ces éléments dépendent de la santé, de l’alimentation et de l’état psychique de la mère. Des chiots peuvent même déjà développer des préférences pour le goût de la nourriture de la mère dans la matrice.
Le chiot nouveau-né réagit déjà à la chaleur, à l’odeur et au toucher et devrait par conséquent déjà être manipulé régulièrement par un être humain. Il réagit aussi positivement au léger (!) stress ainsi occasionné : il se développe plus rapidement, est ensuite plus équilibré psychiquement en tant que chien adulte et se laisse plus facilement socialiser avec des êtres humains.
Au moment du développement des autres sens – notamment de l’ouïe et de la vue, il est en outre judicieux de stimuler également ces sens de manière appropriée. On a par exemple découvert que des chiens qui avaient appris à connaître le trafic (c.-à-d. pas seulement entendus mais aussi vu des voitures aller et venir) développaient vraisemblablement moins de phobies au bruit plus tard (p. ex. peur du tonnerre ou du tintement de clés) que des chiens qui n’avaient pas faits cette expérience. Bien entendu, ces stimuli doivent toujours être dosés de telle manière que le chiot ne soit pas effrayé ou stressé.
Il est bien évident que la socialisation avec différentes catégories d’êtres humains (races, âges, handicaps), de chiens (différentes races) et d’autres animaux (chats !), surtout entre la 4ème et la 14ème semaine de leur existence, est très importante. De même qu’il faudrait désensibiliser un chiot à des choses telles que toucher ses pattes, mettre une main dans sa gueule, etc.
Les chiens qui ne font pas de telles expériences, auront des déficits sensoriels et/ou présenteront des anomalies comportementales, plus particulièrement des craintes et des agressions.
Des expériences traumatisantes tôt dans la vie d’un chien auront très vraisemblablement des conséquences durables, négatives et irréversibles. Elles doivent donc être autant que possible évitées, sans toutefois empêcher le chiot de découvrir son environnement.

Processus d'apprentissage et entraînement

La première chose qu’un chien apprend toujours et dans chaque situation est d’associer l’expérience qu’il a faite à ladite situation. C’est particulièrement important quand nous recourons à la punition : l’ensemble de la situation devient alors déplaisante pour le chien qui va avoir peur et adopter un comportement conflictuel dans une situation similaire – qu’il va autant que possible éviter à l’avenir (p. ex. le terrain d’exercice !). En revanche, si nous utilisons la récompense, la situation dans laquelle nous travaillons devient, elle aussi, agréable et le chien aura à l’avenir plaisir à la revivre et apprendra mieux. Si nous recourons à un mélange de punition et de récompense, le chien ne saura probablement jamais si, dans une situation semblable, il doit se réjouir ou avoir peur, ce qui engendrera un comportement conflictuel. Le fait est que confrontés dans des tests à une telle combinaison, les chiens y ont réagi le plus négativement !
Le deuxième point est qu’un comportement appris plus tard dans la vie d’un chien est généralement réversible (c.-à-d. que l’on peut apprendre au chien d’adopter un autre comportement dans une situation similaire). Si, en revanche, un chien a appris un comportement tôt dans sa vie (disons dans les 14 premières semaines), il est en général irréversible ou que très difficilement modifiable, même avec des médicaments. Raison pour laquelle les premières semaines de vie sont tellement importantes. Cependant, le succès de l’entraînement ou de la modification comportementale dépend aussi toujours du tempérament du chien (surtout la crainte).
Troisièmement, nous devons agir systématiquement lors de l’entraînement. Cela signifie que nous devons toujours réagir immédiatement et de façon prévisible au comportement du chien. Si nous ne faisons pas cela, le chien perd le contrôle sur l’environnement et les interactions sociales, ce qui va le déstabiliser et le frustrer (exactement comme nous réagissons quand notre ordinateur ne fait pas exactement ce que nous attendons de lui – et qu’il agit donc de manière imprévisible !). C’est surtout le cas pour des races faciles à entraîner (p. ex. les Malinois ou les Border Collie) qui, par frustration, deviennent alors volontiers agressifs ou développent des psychopathies.

Âge

Avec l’âge, les capacités sensorielles et cognitives de nos chiens diminuent. Les vieux chiens entendent moins bien et leur acuité visuelle s’amoindrit. Il faut toujours en tenir compte quand de vieux chiens changent de comportement, n’obéissent plus, deviennent peureux ou même agressifs. Des douleurs, causées p. ex. par de l’arthrose, peuvent également modifier le comportement du chien et engendrer des agressions. Des médicaments (analgésiques !) et un comportement idoine vis-à-vis du chien peuvent s’avérer efficaces.
Nombre de vieux chiens développent aussi une maladie très proche de celle d’Alzheimer des humains. Ils peuvent alors être désorientés, ne plus être propres à l’intérieur, ne plus nous reconnaître, ne plus obéir, avoir des insomnies, être constamment agités ou craintifs, s’égarer, etc. Vivre avec de tels chiens devient difficile, l’animal souffre visiblement de cette maladie et s’isole souvent du monde et de sa famille. Cette maladie est inguérissable mais les symptômes peuvent être atténués à l’aide de médicaments, si bien que le chien peut parfois encore mener des années durant une vie normale.
Nous devons à nos quadrupèdes vétérans de les traiter avec une attention particulière. Prévisibilité, égards et routine sont des choses particulièrement importantes pour les vieux chiens. Ils doivent encore être intégrés autant que possible dans la vie quotidienne. Récemment ont aussi été créées en maints endroits des classes spéciales pour vieux chiens où les aptitudes qu’ils possèdent encore sont stimulées, en tenant compte, bien sûr, de leur âge et de leur état de santé.

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